Comment rester centré dans un monde qui disperse ?
- allamelousanaa
- 5 oct.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 nov.
Il y a quelques années, j’ai accepté de suivre une formation de secourisme dans l’entreprise où je travaillais. L’objectif était simple : apprendre les gestes qui sauvent, être capable d’intervenir si un collègue venait à avoir un malaise.
Heureusement, cette situation ne s’est jamais présentée!
Mon empathie est telle qu'il m'arrive parfois de paniquer bien avant de me rappeler qu’il faut passer à l’action…la maladresse des uns et des autres avait fait de ce stage un moment ponctué de fous rires mémorables.
Et puis il y a eu cette mise en situation : arrêt cardiaque simulé. Stress, urgence, prise de décision rapide.
Et au milieu de ce chaos orchestré… un "élément perturbateur".
Le "badaud".
Tu le reconnais sûrement. Il arrive en terrain conquis, commente tout, donne son avis sur tout, étale son savoir... sans jamais vraiment aider. Pire : il capte l’attention, détourne l’énergie et nous fait douter. Il nous fait perdre de vue l’essentiel : les gestes qui sauvent.
Cette scène m’a marquée. Parce qu’en y repensant, ce "badaud" est partout dans nos vies quotidiennes :
Dans une réunion.
Sur les réseaux.
Dans les notifications qui s'enchaînent.
Dans les vidéos qui veulent nous "expliquer le monde".
Dans les commentaires, les messages, les flux constants.
Et parfois, il est en nous.
Notre mental aussi joue les badauds : il interrompt, juge, commente, rumine, anticipe, critique. Il nous éloigne du présent. Il nous disperse.
Il alimente nos pensées, nos doutes, notre agitation intérieure.
Notre attention est devenue une ressource rare, précieuse. Si précieuse qu’elle se monnaie.
Alors, comment rester centré dans ce vaste marché de l'attention? Comment garder le cap sur ses priorités dans un monde qui nous pousse à la dispersion ?

La concentration, c’est quoi exactement ?
Le Littré nous en donne une belle définition :
« L’action de faire converger, réunir au centre, ou en un centre, vers un centre. »
La concentration, c'est réduire le champ de notre attention à un seul point. L’orienter. Ce qui implique le fait de choisir.
Apprivoiser notre mental, au lieu de le laisser nous mener par le bout du nez.
La première chose à comprendre, c’est que ce n’est pas le monde extérieur qu’il faut absolument contrôler, mais notre monde intérieur.
C'est là que tout commence.
Le badaud intérieur : ce mental qui bavarde sans fin
Le mental, laissé à lui-même, fonctionne comme ce badaud bruyant :
Il juge.
Il compare.
Il ressasse.
Il commente tout, sans relâche.
Et il nous éloigne de ce qui compte.
Nos sens, la vue, l’ouïe, l’odorat et le goût, deviennent à la fois les portes d’entrée de ce brouhaha constant et des voies par lesquelles notre énergie se disperse.
Contrôlez les trois organes que sont l'oeil, l'oreille et la langue. Vous pouvez alors discipliner le mental et empêcher l'énergie mentale de circuler à l'extérieur...Le contrôle de ces organes permet de concentrer l'énergie à l'intérieur. Swami Sivananda - "Le Mental, Ses Mystères et Son Contôle".
Se recentrer : quelques clés concrètes
Avant de viser la concentration, il y a une étape préalable, plus subtile : Le recentrage. Revenir à soi, doucement.
Voici quelques pratiques simples pour commencer :
Respirer en conscience : juste quelques minutes par jour à observer sa respiration.
Écrire ses pensées : poser sur le papier ce qui tourne en boucle pour éponger la densité du tissu mental et pouvoir prendre du recul.
Méditer : observer les pensées passer, comme des nuages.
Choisir ses sources d’attention : faire le tri, comme on choisirait sa nourriture.
Créer des rituels d’ancrage : marcher en silence, boire un café sans distraction, écouter vraiment.

S’entraîner à rester centré
Rester centré, ce n’est pas une performance.
C’est un entraînement. Un chemin. Une pratique.
On ne cherche pas à taire le mental de force mais à utiliser des techniques pour en faire un ami.
Il devient alors une force incroyable.
La force de savoir où l’on va. De rester calme au milieu du bruit. De ne pas se laisser happer par le badaud extérieur… ou intérieur.
Et cette force, on peut tous la cultiver.







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